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19 novembre 2020

DUoday 2020 : Découvrez l'interview de notre duo

duoday : interview d'une personne en situation de handicap

A l’occasion du Duoday, BPHR Conseil s’est porté volontaire pour accueillir le temps d’une journée, une personne en situation de handicap.

Nous proposons de vivre cette expérience à travers un extrait d’interview entre Anne-Christine, participante au Duoday et Lucie Callejon, chargée de développement commercial et de marketing digital chez BPHR Conseil.

Bonjour, que diriez-vous de commencer cette interview par une petite présentation de vous?

Je m’appelle Anne-Catherine, j’ai 43 ans et je suis maman d’une jeune fille de 19 ans. J’ai 25 ans d’expérience dans la vente directe, avec des postes à responsabilités, notamment en tant que cadre et directrice de magasins, ce qui m’a permis de toucher globalement aux RH.

Que pensez-vous du Duoday ? Y avez-vous déjà participé ?

C’est la première fois que j’y participe. C’est la personne qui me suit chez Cap emploi qui m’a parlé du Duoday. Je trouve le concept très sympa ! Cela permet à des personnes dans le doute ou en recherche d’emploi d’être sûres de ce qu’elles veulent faire. Cela montre aussi qu’il y a des sociétés ouvertes d’esprit. Dommage que ça ne soit que peu développé en France. Je trouve que c’est une opportunité très enrichissante qui permet de partager ses connaissances.

Pourquoi avoir choisi BPHR Conseil pour votre Duoday ?

J’ai fait un premier tri parmi les postes proposés. Et, en allant sur votre site, j’ai trouvé beaucoup de dynamisme et de positivité chez BPHR Conseil, et c’est très attrayant. En quelque sorte, vous m’avez tapé dans l’œil !

Pensez-vous que le handicap soit un frein à l'emploi ? Avez-vous déjà été confrontée à des difficultés ?

Le handicap est perçu comme une « tare », ça peut être violent dit comme cela, mais quand on parle de handicap, on ne parle que d’incapacités. Etant devenue une personne en situation de handicap pendant que j’avais un poste à responsabilités, on m’a perçue différemment alors que je faisais toujours le même travail ! Beaucoup de personnes en situation de handicap ont énormément de compétences et de qualités. Ce n’est pas encore ancré dans la tête des gens en France, et c’est bien dommage. Le handicap ne devrait pas être discriminant, qu’il se voit ou non.

Je pensais déjà de cette manière-là avant de passer travailleur en situation de handicap, et d’autant plus, maintenant que je vis cette situation que personne ne veut. Je me suis retrouvée dans cette situation, et ça a été flagrant, je l’ai réellement vécu. Le regard n’est plus le même, alors que je suis la même. Hormis que j’ai désormais un dos qui me bloque et qui ne fonctionne plus comme avant. Mais même si le handicap est visible, la personne peut avoir une vision de la vie et des choses différente, ce qui peut être enrichissant. Mais il faut être ouvert d’esprit. C’est le problème dans le monde du travail, qui est obtus sur beaucoup de choses. 

Pour vous, y-a-il un problème dans les étapes du recrutement qui ne favoriserait pas l'inclusion des personnes en situation de handicap?

Il n’y a pas vraiment de problèmes dans les annonces. Il y a aussi beaucoup d’entreprises comme la vôtre, qui sont dans cette mouvance et pour qui le handicap ne pose pas problèmes. Mais il y a encore beaucoup d’entreprises, notamment les grosses, qui ne sont pas encore formées au handicap, pour qui les travailleurs handicap ne sont qu’un quota à respecter. Les petites structures comprennent mieux le handicap que les grosses, bien qu’elles essayent de plus en plus de s’y intéresser. Mais ce n’est pas encore ça. Les petites structures ont un côté humain, que les grosses entreprises ont perdu.

Savez-vous ce qu'est un référent handicap ?

Non. 

[Présentation du référent handicap à Anne-Catherine] 

Et si vous non plus, vous ne savez pas ce qu’est un référent handicap et que vous souhaitez en savoir plus, n’hésitez pas à lire nos articles référent handicap en CFA ou en OF ou référent handicap en entreprise

Maintenant que vous savez ce qu'est un référent handicap, pensez-vous en avoir déjà rencontré ?

Oui je pense en avoir rencontré une, à CAP EMPLOI. elle m’a aidé à refaire le renouvellement du dossier RQTH et elle m’a aussi présenté le duoday. Et c’est vrai que ça serait bien d’avoir un référent handicap comme vous le présentez !

Auriez-vous aimé en recontrer un dans votre parcours professionnel ? Pensez-vous que ça vous aurait apporté quelque chose ?

Oui ! Un grand oui ! Ça aurait pu m’aider à moins culpabiliser lorsque j’ai été reconnu travailleur handicapée. Par rapport à mon poste, il y avait des tâches que je ne pouvais plus faire, mais que je faisais quand même… Si j’avais eu quelqu’un qui m’avait encadré, je pense que j’aurais beaucoup mieux vécu ce passage. Cela se serait aussi certainement mieux passé auprès de mes collaborateurs. J’ai dû me battre deux fois plus, pour un poste que j’avais déjà, et pour lequel j’étais compétente. Mais j’ai dû me battre de nouveau pour reconfirmer mes compétences, et affirmer que j’avais ma place. Et encore à la fin, ce n’était pas encore ça !

Le regard a changé sur vous, mais vous, vous vous considériez comme étant la même ?

J’étais la même, et en plus j’avais mûri par rapport au handicap. Ça m’avait apporté aussi du positif au milieu de ce négatif. Mais à mon travail, ils n’arrivaient pas à le voir. J’étais plus calme et plus posée, mais ils n’arrivaient pas à le comprendre.

J’avais donc un double travail à faire. Un travail pour m’adapter à ma nouvelle situation au travail, mais aussi avec mes collaborateurs. Néanmoins ça a été une grosse expérience, certes pas facile, qui m’a appris énormément de choses. Et j’en retire que du positif, même si ça aurait pu être simplifier par un référent handicap !

Avoir un référent handicap au sein d'une entreprise, peut-il permettre de favoriser l'inclusion de personnes en situation de handicap ?

Carrément, j’en suis persuadée. Si vous avez une personne qui est là pour expliquer qu’un handicap n’est pas une tare, que ça n’empêche pas une personne de faire très bien son travail, ça facilite tout. C’est très important d’avoir dans chaque entreprise, une personne capable d’expliquer de rassurer les collaborateurs. Comme ils ne savent pas ce qu’est le handicap, les gens en ont peur. Amener une connaissance est primordiale, ça permettrait de débloquer beaucoup de choses. Comme développer une autre vision du handicap. Il faudrait qu’il y en ait dans toutes les structures pas seulement lorsque c’est obligatoire. Et que lorsqu’il y en a un, qu’il soit plus présent.

Lorsque vous dites « handicap », les gens pensent directement aux handicaps les plus élevés, aux handicaps mentaux. Mais un handicap et seulement une gêne, un souci physique pour lequel on peut être amené à demander des aménagements du poste de travail. C’est tout. Les neurones ne s’en vont pas ! Lorsque j’ai été reconnu travail handicapé mes neurones n’ont pas disparus ! Personnellement après ça, je sentais que je pouvais apporter encore plus à mon travail. Mais ça n’a pas été vu comme ça ! Une personne qui se retrouve dans cette situation-là à un moment de sa vie, se retrouve forcée à se remettre en question. C’est perçu comme quelque chose de négatif, mais ça n’a rien de négatif ! Je suis la même, je pense même être certaine fois plus positive qu’avant. Le handicap n’est pas forcément quelque chose de négatif. Au contraire ! […]. Être reconnu travailleur handicapé amène plus de tolérance, de compréhension et de respect envers les autres personnes.

Nous nous adressons plutôt à des dirigeants de TPE et PME. Auriez-vous des recommandations à donner aux dirigeants sur l'employabilité des personnes en situation de handicap ?

Il faut déjà bien identifier les difficultés de la personne, pour pouvoir les expliquer aux collaborateurs, pour leur montrer que malgré le handicap on peut réaliser les tâches. Il faut dédiaboliser le handicap auprès des équipes. Pourquoi pas dès le début en présentant à l’équipe, en disant que malgré le handicap la personne sait, peut et a des compétences. Bien valoriser les compétences de la personne et expliquer que le handicap peut nécessiter une amélioration du poste. Et c’est tout. Le handicap n’influence pas la motivation de la personne. Je pense que c’est important de valoriser le handicap auprès des dirigeants.

Si vous aviez un message à faire passer sur le handicap, ça serait lequel ?

Dédiaboliser le handicap ! Arrêter d’avoir cette peur du handicap ! Je ne fais pas peur moi ! Et puis ça peut arriver à tout le monde. Mais tant que les gens ne sont pas touchés directement, ils n’en prennent pas conscience, comme pour le COVID-19 ! Tant que nous ne sommes pas touchés, ou qu’un proche n’est pas touché, on ne s’y intéresse pas. C’est une ouverture d’esprit qu’il faut apprendre, et je pense que c’est notre environnement de travail qui peut nous le permettre.

Un mot pour la fin ?

Il y a un très gros boulot à faire sur le handicap. Mais pour cela il faut des personnes motivées qui seront prêtes à modifier les valeurs et les mœurs négatives du handicap. Il faut que les gens ouvrent les yeux. Le handicap n’est pas grave. Même ceux qui en souffrent le plus, démontrent leur intelligence par leur capacité d’adaptation. Ils ont énormément à apprendre aux autres, on a tous à apprendre de chacun, c’est important le partage. Donc, faut que ça bouge !

  • Alors vous êtes prêts à faire bouger les lignes ?
  • Nommez et formez vos référents handicap ? Développer une politique RH plus inclusive ? 
Écrit par lucie callejon- BPHR Conseil

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